Fort de Feyzin

Journée du patrimoine : Le Fort de Feyzin

Présentation

Histoire

Le Fort était destiné à la défense de Lyon vers le sud. Il assurait aussi la protection du Fort de Champvillard, la RN7, Solaize, Saint-Symphorien-d'Ozon et le Fort de Corbas. Le Fort de Feyzin est un ancien ouvrage militaire, construit dans la deuxième moitié du dix-neuvième siècle,entre 1875 et 1877. Sa situation s’explique par l’histoire des fortifications et des lignes de défense de la ville de Lyon. Après la défaite de 1870 face aux Prussiens, le général Séré de Rivières est chargé de mener à bien le projet de renforcement de la protection militaire de la ville de Lyon. Il décide de procéder à la construction d’une seconde couronne périphérique de fortifications, plus éloignée, et constituée d’une dizaine de forts situés sur ce qui est aujourd’hui le pourtour du territoire de la communauté urbaine de Lyon. Une répartition stratégique qui permet non seulement de protéger la ville mais aussi toute l’agglomération lyonnaise.

Un patrimoine architectural

Le Fort de Feyzin résulte d’une construction typiquement militaire avec une seule entrée accessible par un pont roulant qui enjambe un fossé, lequel entoure l’ensemble selon une structure pentagonale. C’est l’un des meilleurs exemples du style « Séré de Rivières » avec une forme très marquée : il est ouvert sur la ville à défendre et en pointe vers l’éventuel assaillant. Le glacis, terrain à l’extérieur des fossés, est en pente douce avec une inclinaison reprenant celle des banquettes d’infanterie afin d’optimiser les tirs et mieux repousser les assauts. En période de paix, le glacis est légèrement boisé, ce qui procure des réserves de bois en cas de conflit. Les pièces d’artillerie lourdes sont positionnées sur des plate-formes à ciel ouvert et orientées pour des missions de défense bien précises. Le Fort a été conçu pour loger 850 soldats en temps de guerre, ou une garnison réduite en temps de paix, ce dans les casernements se trouvant au niveau intermédiaire. Depuis le centre du Fort, des gaines et couloirs permettent des accès directs à la surface et aux parties inférieures de l’ouvrage. Au niveau du sol naturel se situe un ensemble de pièces destinées à la défense du glacis et de l’entrée, et des pièces liées au fonctionnement même de la vie du Fort. Le couloir principal de circulation fait le lien avec l’ensemble des éléments desservant le Fort et avec les gros magasins de stockage des projectiles. On trouve également à ce niveau les écuries. Au bout de longues galeries d’accès figurent les éléments de défense rapprochée du Fort. Ces caponnières, situées au niveau des fossés, sont les éléments bâtis les plus impressionnants, et l’une des originalités du Fort de Feyzin réside dans la présence d’une caponnière double à deux batteries de trois pièces.

Un patrimoine naturel

Le Fort est dissimulé dans un bois de 26 hectares parfaitement dessiné, de forme hexagonale. Malgré quelques espèces invasives à maîtriser, le boisement est très intéressant et riche d’ambiances paysagères variées. Une diversité de milieux qui permet au site d’abriter une faune particulière. Sous un aspect dense et confus, l’espace boisé entourant les bâtiments du Fort est de grande qualité. Majoritairement composés de frênes et d’érables, les bois du Fort abritent également d’autres essences intéressantes : tilleuls, marronniers, cèdres, platanes, chênes, féviers à trois épines... Le sentier des bois du Fort, accessible au public, est équipé depuis 2005 d’un parcours botanique valorisant cette variété d’espèces. Dans l’enceinte du Fort se trouvent des arbres à valoriser. Cependant la végétation a colonisé le bâti (présence importante d’ailantes et d’acacias de mauvaise qualité), ce qui cache la richesse topographique artificielle et symétrique du Fort : jeux de plate-formes, talus, banquettes, passages couverts… Par ailleurs, différents inventaires effectués par le Centre Ornithologique Rhône-Alpes (CORA) en 2002, l’Office National des Forêts (ONF) en 2006 et le bureau d’études spécialisé Mosaïque environnement en 2009, ont permis de recenser les habitats naturels et la flore présents au Fort de Feyzin. D’après l’inventaire effectué en 2009, on y trouve parmi bien d’autres espèces, quelques spécimens protégés et donc à préserver : le lucane cerf-volant (colé- optère), l’écaille chinée (papillon de nuit), la chouette effraie et l’alouette des champs, ou encore l’écureuil roux. À ces quelques exceptions près, les habitats naturels, la faune et la flore sont assez ordinaires. Cependant le site du Fort représente un enjeu écologique certain dans le contexte péri-urbain de l’agglomération lyonnaise.