Fort de Feyzin

de 1875 à 2017

Mme ORARD

Récits n°10



Écoutez le témoignage de M. DELAYAT





Quand la zone libre a été annexée par les Allemands en 1942, les Italiens sont venus occuper le Fort, puis les Allemands aussi. Et puis en 1944, ils ont été remplacés par des prisonniers allemands tout en étant un dépôt de munitions. Feyzin avait été libéré par les Américains. Ces prisonniers allemands étaient gardés par des soldats français. Mais les troupes d'invasion françaises étaient de l'autre côté du Rhône et d'autres venaient par les Alpes. Du côté de Feyzin c'était les Américains. Ils avaient débarqué en Provence et sont remontés le long du Rhône… Ce sont ces Américains-là qui nous ont apporté la maladie de tous nos platanes, le bois dont était fait leurs emballages de nourriture, leur caisses ou autres choses avaient la maladie du chancre coloré. Cela a commencé en Provence, puis petit à petit, cela est remonté le long de la vallée du Rhône et il y a une dizaine d'années, on a arraché une quarantaine d'arbres parce que justement ils avaient pris cette maladie. Et importée justement par les caisses de munitions et de nourritures américaines.

Les Italiens ont tout de suite, en 1942, franchi la ligne de démarcation, les Allemands les ont rejoints après. Les Feyzinois n‘étaient pas très coopératifs évidemment avec les troupes occupantes, alors, il n'y avait aucun contact. À part quelques femmes, qui ont été tondues à la Libération, qui se sont, comment dirais-je, montrées gentilles avec l'occupant.

Il y a eu quelques gradés logés chez l'habitant et, dans ce cas-là, ils réquisitionnaient. Par contre chez nous, à la Libération, on a eu les Mongols, je dis bien les Mongols, pendant deux ou trois jours, qui ont occupé toute notre maison. Des troupes SS et des Mongols, qui remontaient la Provence. Ils étaient talonnés par les Américains, en 1944. Et ces troupes-là ont occupé notre maison nous laissant seulement une pièce pour sept. On avait nos grands-parents, notre mère, et quatre enfants. On était tous dans une chambre. Notre grand-père était obligé de tuer les poules pour les faire manger, le revolver à la tempe, « Si tu les tues pas, c'est toi qui y passes ». C'est comme ça. Et donc, quand ils sont partis, ils nous avaient mis la maison pleine de paille (pour dormir) on en avait 1,50 m dans toute la baraque.

À part quelques femmes qui ont donné leurs charmes aux Allemands, il n'y avait pas de contact, quelques fois à l'église on voyait les Italiens mais personne ne desserrait les dents.




© Ville de Feyzin

Journée du Patrimoine.
Fort de Feyzin
Route du Docteur Long
 69320 Feyzin


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